Le 10 mai 2007, le Juge d’Application des Peines de la Cour spéciale pour
les affaires concernant le terrorisme, a décidé de prononcer une
semi-liberté pour Nathalie MENIGON, membre de l’organisation révolutionnaire
Action Directe, et emprisonnée depuis 20 ans.
Quelques heures d’espoir et d’émotion qui étaient suivies de l’annonce par
le Parquet, aux ordres du ministre, d’un appel de la décision du Tribunal.
Un appel sur une décision de remise en semi-liberté pour une prisonnière
politique libérable depuis 2 ans. Une prisonnière dont c’était la
5émedemande de libération ! Une prisonnière qui souffre de séquelles
suite à
deux accidents vasculaires cérébraux et de problèmes vertébraux. Une
décision d’appel qui relève d’une inhumanité caractérisée à la limite de la
cruauté, de la perversité et du sadisme.
Pascal CLEMENT, actuel ministre de la Justice, père de famille, catholique
pratiquant, ne veut pas que Nathalie MENIGON, la révolutionnaire, sorte
vivante de la prison. Pour mémoire, cet homme avait voté contre l’abolition
de la peine de mort en 1981 et avait osé déclarer qu’il n’était pas normal
de voir Joëlle AUBRON se promener sur un marché avec sa mère... Joëlle est
décédée quelques mois plus tard d’un cancer généralisé...
Pascal CLEMENT, carté à l’UMP, est aussi l’ami intime de Jean-Paul DELEVOYE,
un de nos voisins dans la région, qui se présentera d’ailleurs à la
députation en juin.
Maire UMP de Bapaume, ancien Ministre de la Fonction publique, il est aussi
« Chef » des Médiateurs de la République, qui ont une mission particulière
liée à « l’amélioration sociale et à l’humanisation des prisons » avec des
« bien sûr » mises en place, suite aux terribles rapports négatifs établis,
l’un par l’Union européenne et l’autre par l’Observatoire des prisons,
contre l’Etat Français.
Pour information, c’est ce même Jean-Paul Delevoye, qui, en avril 2006,
rencontrait en catimini le PDG d’une entreprise multinationale américaine
basée à Arras pour influencer, grâce à une cabale, le Ministre du travail
Jean-louis BORLOO, soutien de choc de Nicolas SARKOSY, afin de prononcer le
licenciement d’un délégué syndical CGT, malgré les refus de l’Inspection et
de la Direction du travail du Pas-de-Calais...
Ce délégué est encore au chômage aujourd’hui et en attente d’une nouvelle
décision administrative : innocent pour les fonctionnaires, mais condamné
par les « chefs » partenaires officiels du patronat, pour s’être opposé à
une restructuration et à la casse des droits sociaux dans son entreprise.
Quant au Juge Jean-Louis BRUGUIERE, lui aussi candidat à la députation pour
l’UMP, il est sorti de son droit de réserve du à son statut de magistrat en
charge du dossier Action Directe, en déclarant sur une radio francilienne
qu’il ne fallait pas sortir les prisonniers politiques d’Action Directe, en
les considérant comme encore dangereux !
La paranoïa Umpiste et patronale...
Nathalie MENIGON est donc sous les feux croisés des valets de cette droite
ultra réactionnaire qui affiche une haine viscérale et intellectuelle à
l’égard des mouvements qui s’opposent à leur politique rétrograde, ainsi
qu’une haine historique à l’encontre des mouvements révolutionnaires.
Mai 1968 serait selon le nouveau Bonaparte à la tête de l’Etat français, la
raison de tous les maux actuels, alors que cette société est asphyxiée par
les demandes de plus en plus voraces des financiers, des actionnaires et du
patronat... Le Napoléon IV prône l’ultralibéralisme, l’allégeance à l’OTAN,
une néo-recolonisation, et un nouveau partenariat avec les impérialismes
américain et européen. Tout ce qui a été combattu lors d’années de luttes
par nos camarades en prison depuis 20 ans va se poursuivre, pire se
renforcer avec toujours plus de sauvagerie ! Voilà la véritable raison de la
position revancharde de l’Etat : *la PEUR** psychotique d’un retour à la
résistance radicale !* Ainsi, nos camarades d’Action Directe servent-ils de
boucs émissaires pour calmer les esprits !
Pourtant la décision du 10 mai n’était pas si favorable que cela à Nathalie
MENIGON : semi-liberté avec nuits et week-end en cellule (obligation de
travailler 5 jours sur 7 alors qu’elle est considérée comme un « travailleur
handicapé »), respect strict des horaires (tout retard serait considéré
comme une évasion), interdiction complète de s’exprimer dans les média,
d’écrire des articles et des livres, obligation de suivre une formation... Le
tout sur une période d’un an (habituellement, c’est 6 mois)... Il s’agissait
néanmoins d’un premier pas vers la liberté conditionnelle qu’elle mérite
amplement après des années de détention dans les pires conditions (11 ans
d’isolement, conditions spéciales et inédites depuis la Commune de Paris en
1871, maladie...).
De quoi ont-ils donc si peur ?
Ceux qui avaient affirmé avoir maté les mouvements révolutionnaires, qui
avaient affirmé la fin de la lutte des classes, qui avaient affirmé avoir
vaincu l’instinct naturel révolutionnaire de la Classe ouvrière !
Ils viennent d’admettre ainsi, par leur appel et leurs déclarations, que le
« danger », pour eux, est le retour à la lutte politico-militaire qu’ils ne
semblent pas écarter en supposant qu’elle peut repartir à tout moment !
Toujours la même attitude paranoïaque !
Ou alors, comment comprendre une décision si injuste et de tels propos
mensongers et diffamatoires, dans le pays qui ose s’identifier comme pays
des « droits de l’homme », et grand donneur de leçons de démocratie, de
fraternité et d’humanisme, à la terre entière !
Papon, Bousquet (assassiné en 1993), Touvier... les fidèles serviteurs des
nazis ont été protégés. Ils ont vécu sans crainte avant d’être jugés en fin
de vie, pourtant ils avaient conduit des milliers de familles dans les
griffes de la barbarie fasciste et les camps de la mort, ils avaient torturé
et trahi.
Les assassins de l’OAS ont été gracié et libérés pour se consacrer à la
formation des escadrons de la mort en Argentine et au Chili sous la
protection de la CIA et de la DGSE, ou réquisitionner pour créer le SAC de
Pasqua et le DPS de Le Pen.
Qui sont les salauds et les assassins ? Qui sont les terroristes ? Qui
sont les traîtres et les bandits ? Pourquoi sont et ont-ils été protégés ?
Mais les camarades révolutionnaires, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani,
Régis Schleicher, Nathalie Ménigon et le communiste libanais Georges Ibrahim
Abdallah, continuent d’être victimes de tentatives d’anéantissement dans les
prisons de la haine, les prisons de l’humiliation et de la « mort blanche ».
Les prisons de la honte !
A l’instar de Nelson Mandela, Mumia Abu Jamal, Léonard Peltier, Maurizio
Ferrari, Agurtzane Iriondo, Manuel Perez... et des milliers de prisonniers
politiques progressistes enfermés dans les geôles de la réaction, du
fascisme et du sionisme, nos camarades sont des martyrs qui résistent sans
compromis à la barbarie raciste, impérialiste, capitaliste et
colonialiste... !
Leurs résistances appellent au respect et à créer de nouvelles résistances dans la nouvelle guerre de classe déclarée !
Leurs combats amènent à un regain des combats !
La solidarité est une arme ! Personne ne peut l’ignorer !
Soyons nombreux le 19 mai à Bapaume à 15h00 !
Pour le 59-62 : des co-voiturages peuvent être prévus au départ de Lille
et d’Arras, laissez nous un mail (liberez.les@gmail.com) pour contact et organisation optimum !
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