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Message de Rolf Heissler pour Joëlle

lundi 3 avril 2006, par Rolf Heissler, ancien membre de la RAF


Nous avons fait connaissance, Joëlle et moi, six mois à peine après sa mise en liberté, obtenue à la suite de longs combats.

Joëlle le souhaitait ainsi, car elle voulait aller mieux pour être en forme et ouverte à la discussion et au débat.

Et après quelques jours, au moment de nous séparer, elle s’est excusée en disant que j’aurais certainement attendu plus de notre rencontre.

Comment aurais-je pu en attendre plus ?

J’avais rencontré une camarade

Qui, comme tous les anciens prisonniers ayant effectué de longues années de prison, devait s’orienter dans une situation politique et sociale différente. Qui, du fait de la richesse de réflexion accumulée en prison et de la richesse de sa réflexion, passait d’un thème à l’autre, interrompue de plus par les appels incessants du téléphone Qui supportait à peine la contradiction de savoir Nathalie, Jean-Marc, Georges toujours en prison alors qu’elle, malgré toutes les restrictions, était dehors ; et qui essayait de faire tout ce qui lui était possible pour résoudre cette contradiction.

Joëlle m’avait parlé aussi du combat commun entre AD et la RAF, dont je ne savais que peu de choses du fait de mon emprisonnement.

Et pourtant, il y avait des limites ; les limites imposées par sa maladie, limites qu’avec passion et volonté de vivre elle brisait, limites qu’elle a cherché jusqu’à la fin à briser.

Après cette première rencontre, je suis toujours revenu voir Joëlle, la plupart du temps dans l’Yonne, où elle habitait chez ses parents. Et Joëlle organisait alors souvent avec bonheur un merveilleux repas en commun. Malgré la maladie, elle trouvait la force d’aller ensemble à Auxerre, parce qu’elle voulait nous montrer une crypte du XIème siècle et parce qu’elle-même voulait voir les fresques. Nous sommes allés ensemble aussi au mémorial de la déportation à Drancy.

Un problème entre nous était la langue. Quand Joëlle n’allait pas très bien, c’était pour elle un grand effort de parler allemand. Mais à cela aussi, nous avions trouvé une solution. Joëlle me parlait sans cesse en français et je pouvais au moins deviner ce dont elle parlait.

Avec le temps, une relation de confiance s’était établie entre nous.

La dernière fois que je l’ai vue, c’était le 1er janvier à Auxerre. En fait, nous voulions passer les fêtes et aussi la nouvelle année ensemble, faire un bon repas, mais son corps ne l’a plus voulu ainsi. Deux semaines plus tard, je partais pour Azania. Début février, je l’appelais encore une fois du Cap.

Vivre n’est pas infini. Joëlle a lutté aussi longtemps qu’elle le pouvait, pour la libération de Nathalie, Jean-Marc, Georges et des prisonniers politiques dans le monde, et globalement pour une société libre, juste, pour une société sans exploitation, sans oppression.

C’est pourquoi elle ne sera pas oubliée et nous pouvons être heureux d’avoir pu combattre avec elle.




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