Pour conclure cette vingt-et-unième année de détention qui a vu s’ouvrir une nouvelle phase de résistance pour mes camarades Nathalie et Jean-Marc, et avec toutes mes pensées à Joëlle qui nous manque tant à toutes et à tous, je voudrais que vous sachiez que si nous n’avions pas vécu réellement en rupture avec le capitalisme de sorte que vivre et combattre ne fasse qu’un, alors nous nous serions inéluctablement écroulés face à l’appareil de répression étatique. Pour cette raison, je tiens à ce que vous vous souveniez toujours que se repentir est obligatoirement devenir otage de son propre passé et être alors sans futur, ni présent.
Si je veux vous communiquer cette expérience, c’est pour que vous puissiez vous l’approprier dans votre propre combat, en gardant à l’esprit comment résister est toujours possible.
Ainsi, se battre pour ne pas devenir otage de sa propre image, de son propre passé, voilà la tâche révolutionnaire que chacun et chacune de nous peut accomplir jour pour jour et s’ouvrir comme nous ouvrir ainsi ensemble une perspective de vie, une perspective de rupture sociale avec le capitalisme.
Ne souffrez pas, luttez !
Courage.
Oser lutter, oser vaincre !
Georges Cipriani, 23 février 2008
Ce message a été lu en français puis en allemand devant les militants venus, nombreux, devant la prison d’Ensisheim.