- Bapaume, devant le CD, 26 fév. 05
Différents appels avaient été lancés rappelant tous la situation des
camarades d’AD
* de Toulouse, par exemple :
Depuis de trop nombreuses années, les militants de l’organisation Action directe, Nathalie Ménigon, Georges Cipriani, Jann-Marc Rouillan et Régis Schleicher connaissent des conditions de détention qui sont des programmes éprouvés d’anéan-tissement psychique et physique. Ils ont été condamnés à la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 15 ou 18 années. Ils ont passé une grande partie de leur peine à l’isolement dans des quartiers spéciaux au sein de la détention, prison dans la prison, véritable torture qui constitue une atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux.
* ou de l’Aude :
Lo Comitat Chiapas d’Aude, dont le travail principal consiste en la solidarité active aux communautés indigènes du Mexique et notamment du Chiapas, au soutien à l’EZLN, tient à affirmer que sa pratique internationaliste de la solidarité n’aurait de valeur que si, celle-ci s’exprimait aussi à l’intérieur des frontières de l’état français, avec les victimes du capitalisme, de l’impérialisme, de ce même état.
Sur place, des déclarations ont été lues, la plupart insistant sur la
solidarité internationale...
* à Ensisheim :
18 ans et 24 ans ça suffit !
Nous sommes aujourd’hui ici pour réclamer la libération des militantes et militants d’Action Directe, parce que le combat révolutionnaire et anticapitaliste vit toujours. La preuve nous sommes ici. Parce que l’état peut toujours nous enfermer, il ne fera jamais taire les colères que la misère provoque. (...)
L’état, fort de ses armes, de sa justice, et de ses prisons écrit ou réécrit l’histoire à sa guise. Ce que nous avons à réaffirmer ici, c’est que l’histoire c’est l’histoire de la lutte des classes, et que les militantes et militants d’Action Directe sont les compagnes et compagnons d’un combat commun, et que notre arme aujourd’hui, c’est la solidarité.
* du Secours rouge international :
Chère Nathalie, cher Georges,
(...) Outre les manifestations et initiatives pour votre libération, de nombreuses initiatives ont lieu pour les autres camarades détenus en France, et notamment pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
* de Marco Camenisch (militant anarchiste arrêté à la fin des années 70, il s’évade puis est arrêté à nouveau en 1991 ; il est actuellement détenu à Regensdorf en Suisse) :
(...) pour mes camarades et amis détenus dans le QHS de Biella, Italie, tous avec des peines très lourdes et des années ou dizaines d’années de détention soufferte, frappés d’une attaque massive de la répression aux conditions de détention déjà trop dures du régime QHS et d’isolement du petit groupe, pour mes camarades en lutte pour l’anarchie frappés de la répression ou en prison en Italie, Allemagne, Espagne, Grèce et partout, pour tous les prisonniers et les prisonnières de la révolution sociale.
* d’Askatasuna :
Askatasuna, organisation antirépressive basque se joint au soutien exprimé aujourd’hui aux militants d’Action Directe, prisonniers dans les oubliettes de l’État français depuis bientôt vingt ans. Comme le Collectif des Prisonniers Politiques Basques (...) ces militants n’ont jamais cessé de revendiquer leur statut de prisonniers politiques, de dénoncer l’attitude bornée et belliqueuse de l’État français, ni de lui faire front, même dans les conditions de répression féroce qu’ils vivent depuis toutes ces années (...)
Nous les saluons aujourd’hui chaleureusement et du fond du cœur, leur faisons parvenir tous nos vœux de courage et d’espoir, et exigeons leur libération immédiate.
... et les manifestations ont pris différentes formes
* À Barcelone, la mobilisation avait commencé la veille avec un débat autour de la parution en espagnol du livre de J.-M. Rouillan, Je hais les matins :
À cette occasion le public était venu nombreux, 400 personnes environ, de différentes générations. Des plus vieux à ses anciens compagnons du MIL et des GARI, des jeunes aussi, anars et autonomes... Tous présents pour affirmer leur solidarité et l’exigence de la mobilisation.
Suite à l’appel lancé nous nous sommes retrouvés, le lendemain, une quarantaine devant le consulat français. Après avoir déplié deux banderoles sur la façade et stationné une heure, les plus jeunes d’entre nous ont réussi à s’introduire dans le bâtiment, à grimper les étages pour signer leur action sur les murs et causer divers préjudices à la représentation française.
* À Lannemezan
Des manifestants venus des différentes contrées bordant les deux côtés des Pyrénées, de toutes les générations et aux options politiques variées, militants des luttes sociales et syndicales, parmi lesquels des représentants des organisations CNT, Gauche occitane, militants basques, zapatistes, mais aussi quelques LO, LCR, Alternatifs et PC.
(...) Chacun s’est exprimé selon ses goûts : bombages sur les murs et la porte blindée, chants révolutionnaires, slogans exigeant la libération de nos camarades, dénonçant la justice de classe et le système carcéral... dans diverses langues.
* devant la prison de Rennes :
Notre rassemblement est l’affirmation de notre exigence à conquérir l’abolition des peines de sûreté qui ne sont que l’expression de la volonté étatique d’assassiner légalement des militant(e)s révolutionnaires ainsi que des prisonniers de droit commun. (...) Contre la guillotine sèche, contre la tyrannie et la répression
* à Ensisheim :
Dès le début, un énorme ballon rouge, gonflé à l’hélium, a entraîné vers le ciel une banderole « Libération immédiate » visible de très loin
On a mis de la musique des Doors que Georges aime beaucoup et des chants politiques.
* à Bapaume :
120 manifestants venus de la région parisienne, du Nord-Pas-de-Calais, de Belgique et d’Allemagne sont partis en cortège depuis un parking proche, vers le centre de détention de Bapaume aux cris de « 18 ans ça suffit, libérez Nathalie ! », « Pierre par pierre et mur par mur, détruisons toutes les prisons ! ». En tête, une banderole proclamait « Libération de tous les militant-e-s d’Action directe ».
Neuf des membres de la Compagnie Jolie Môme ont entonné plusieurs de leurs chansons se rapportant, entre autres, à l’expérience révolutionnaire de la Catalogne en 1936, à la révolution permanente et aux morts de Charonne.
Puis la manifestation a rejoint le « Mur des fusillés », dans les fossés de la forteresse d’Arras afin de rendre hommage aux 218 résistants, militants ouvriers fusillés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale et a déposé une gerbe « Aux partisans d’hier et d’aujourd’hui ».
Les décors et l’atmosphère ne pouvaient laisser indifférent
* Lannemezan :
Le cortège très coloré (...) est parti (...) en direction de la centrale, bloc de béton glacial pris entre un canal, une voie ferrée et la cité des matons. Un tissage de filins d’acier pour prévenir les évasions par hélico et une énorme porte blindée précédée d’une herse complètent le décor.
A 16 heures, le cortège s’est dirigé sur un côté pour un son et lumière solidaire destiné aux prisonniers : pétards, feux de Bengale et fusées sont passés librement par-dessus le mur d’enceinte.
Le désir de voir tomber sans violence le mur ne s’est cependant pas réalisé..., même si tous les manifestants exprimaient leur espoir d’un monde SANS CLASSES NI PRISONS !
Partout, les réactions ont été positives
Des détenu-e-s aux fenêtres de leurs cellules aux contacts avec les passant-e-s.
Pour les participant-e-s, est restée l’impression d’une action solidaire commune avec un caractère très mobilisateur pour de futures interventions trans-frontalières
Et de bonnes bouffes et des discussions ont terminé la journée dans plusieurs villes.