Cela fait maintenant cinq ans (en tant que collectif NLPF, bien plus pour certains d’entre-nous) que nous alertons les militants et militantes mobilisés contre l’enfermement, les organisations poli-tiques et syndicales, les « pouvoirs publics » etc. sur les consé-quences des années d’isolement sur les états de santé de Georges Cipriani et de Nathalie Ménigon.
Aujourd’hui, les nouvelles concernant Nathalie Ménigon nous font craindre pour sa vie. Ses derniers examens sanguins sont alarmants et font apparaître une brutale aggravation de son état de santé. Rappelons que Nathalie a fait trois accidents vas-culaires cérébraux depuis 1993. Accidents qui n’ont donné lieu qu’à des traitements som-maires et in-complets. De plus, aucune rééducation n’a été entreprise. En outre, Nathalie Ménigon souffre des conséquences d’un très grave accident anté-cédent à sa détention, et qui lui occasionne des douleurs très difficilement supportables. L’administration pénitentiaire ne réagit à l’urgence de la situation que par le cynisme et le déni, assurant que « tout va bien » et que Nathalie Ménigon est « bien soignée ». Il s’agit purement et simplement d’un lynchage administratif, démontrant s’il en était besoin, que la peine de mort n’est abolie que de façon formelle.
Souvenons nous de toutes ces années où l’administration pénitentiaire, relayée par une certaine presse, voire par des « militants anti-prisons » liés aux partis gouvernementaux, affirmait : « Georges Cipriani va bien ». Les mêmes nous traitaient de menteurs et répandaient le bruit que Georges n’était pas maintenu au secret mais qu’il refusait les visites. Il aura fallu que nous menions une longue campagne de mobilisation, ponctuée de plusieurs conférences de presse, d’occupations du siège de l’administration pénitentiaire, de « réveil-matin » bruyant (Gui-gou, Vaillant, Jospin...), et autres manifestations publiques pour obtenir un (et unique) droit de visite qui nous permit de constater que nous avions malheureusement raison. En août 2001, devant la campagne de presse que nous avions déclenchée, l’administration pénitentiaire fit transférer Georges Cipriani dans une unité psychiatrique spéciale, où il se trouve encore aujourd’hui. Nous n’avons plus, depuis, été autorisés à rencontrer Georges Cipriani, qui ne dispose d’aucun parloir hormis ceux accordés à des amis qui résident à l’étranger, et ne peuvent donc le rencontrer que très rarement. Ainsi, l’État a placé Georges dans une oubliette psychiatrique, en espérant pouvoir masquer les effets de son programme d’anéantissement. Ce qui aurait dû être un premier pas vers une libération pour raison médicale, s’est avéré être un placement dans une mortelle oubliette, un simple changement de dénomination.
En effet, les militants et militantes d’Action Directe, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Jean-Marc Rouillan, ont été soumis à plusieurs années d’isolement, véritable processus planifié de destruction physique et mentale. Ce recours de l’administration pénitentiaire française à l’isolement total ou partiel pour briser les détenus, « droits communs » ou « politiques », rebelles à l’ordre carcéral a été maintes fois dénoncé par la fédération internationale des droits de l’homme. Si notre mobilisation a permis de faire cesser l’isolement des militantes et militants d’Action Directe, les conséquences physiques et psychiques n’en demeurent pas moins présentes.
On connaît, de plus, les conditions lamentables dans lesquelles s’exerce la « médecine » carcérale. Il n’y a aucune chance que Nathalie Ménigon soit soignée de façon décente en prison. Son état de santé se dégrade de jour en jour, SA VIE EST AUJOURD’HUI EN DANGER A TRÈS COURT TERME. Georges Cipriani ne retrouvera pas son équilibre psychique dans sa nouvelle oubliette républicaine. Nous devons tout faire pour tirer Georges et Nathalie des griffes d’un État qui entend se venger jusqu’à la mort des militantes et militants révolutionnaires.
NOUS DEMANDONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE GEORGES CIPRIANI ET DE NATHALIE MENIGON DONT LA VIE EST MISE EN DANGER PAR LE MAINTIEN EN DETENTION.
NOUS DEMANDONS LA REDUCTION DE PEINE DE SURETE POUR JOELLE AUBRON ET JEAN-MARC ROUILLAN, AFIN QU’ILS PUISSENT ETRE LIBERES AU PLUS VITE.
Collectif NLPF