23 avril 2004
VENDREDI 23 avril 2004, meeting de solidarité avec les militantes et militants d’Action directe dans la grande salle de la Bourse du travail de Paris. Le collectif NLPF y avait invité à prendre la parole les organisations et personnes ayant exprimé un soutien actif ces dernières années. La tenue de cette réunion à la Bourse du travail, lieu hautement symbolique, nous a permis de commencer à impliquer le mouvement syndical dans la prise en charge de la lutte contre l’arbitraire carcéral et la libération des militants et militantes emprisonnés.
Pari tenu, la salle était pleine, près de 300 participants attentifs aux nombreux intervenants.
Après une brève présentation des activités de notre collectif et les informations sur l’état de santé de nos camarades, nous passions la parole à Jean-Louis Chalanset, avocat de Nathalie Ménigon. Celui-ci fit le point sur le plan juridique et annonça le dépôt prochain d’une nouvelle demande de suspension de peine. Il rendit compte de la visite qu’il avait faite, la semaine précédente, à Georges Cipriani.
Puis, Henri Malberg pour le PCF dénonçait le caractère de classe de cette justice qui libère le délinquant en col blanc Loïk Le Floch Prigent pour raisons médicales et le lendemain refuse la libération à Nathalie Ménigon, bien plus malade, au prétexte qu’elle pourrait « troubler l’ordre public ». Emmanuelle Cosse (Act-up) et Nathalie (ODU) firent un point précis sur l’application de la loi Kouchner, les nombreux cas qui en sont exclus et le scandale que constitue aujourd’hui l’état de la santé en milieu carcéral. Miguel Benasayag dénonçait le chantage au reniement exercé par le pouvoir avant d’envisager une éventuelle libération. Maurice Rajsfus dénonçait à son tour l’ignominie que constitue la libération de Maurice Papon, responsable de l’envoi dans les camps de la mort de centaines de juifs, puis plus tard, grand commis de l’État gaulliste à la tête de la répression contre les manifestants algériens, le 17 octobre 1961... Helyette Bess, au nom de Défense active, expliquait le contexte politique dans lequel s’étaient déroulées leurs arrestations, ainsi que les conditions de détention (isolement, censure...) qui ont suivi. Le Secours rouge de France dénonçait l’isolement carcéral, exprimait sa solidarité, apportait des informations sur les militants des Grapo détenus en France et donnait la parole à un ancien détenu turc récemment libéré des sinistres prisons spéciales. Une porte-parole de Lutte ouvrière réaffirmait le soutien de son organisation. Les syndicats Sud-éducation et Cnt intervenaient, pour exprimer leur solidarité. Après lecture d’un texte de Geneviève Clancy, membre de Nlpf ! (voir page 6), les prises de parole se conclurent par l’intervention de notre camarade Pierre Carette, au nom du Secours rouge international.Son témoignage constituait la preuve vivante que l’on peut être incarcéré pendant 17 ans dans des conditions d’isolement drastiques et sortir sans renier ses engagements. Il soulignait la nécessité de renforcer le soutien et d’amplifier la mobilisation, en nous rappelant que ce n’est qu’au prix de la mobilisation et des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique que les militants des Cellules communistes combattantes (CCC) purent en Belgique être libérés.
La réunion se terminait par un rappel des échéances (manifestation à Bapaume dès le lendemain, participation au cortège du 1er Mai...).
Collectif Nlpf !