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Jusqu’à quand ? (extrait de Franc-Tireur, bulletin d’information du SRA, déc. 2004)

samedi 27 novembre 2004, par Joëlle Aubron


Voir en ligne : http://solidarite.samizdat.net

Jusqu’à quand ?

Le 13 décembre est la date actuellement envisagée par la juridiction régionale compétente pour examiner la nouvelle demande de suspension de peine de Nathalie Ménigon, militante d’A.D emprisonnée. Ce sera sa troisième comparution devant cette cour. En faisant cette nouvelle démarche, Nathalie place l’Etat devant ses responsabilités.

Cela fait 8 ans maintenant que, suite à un premier accident vasculaire cérébral, Nathalie fait, elle, face aux conséquences d’un tel accident (perte de mobilité, de la mémoire immédiate, diminution de la capacité de concentration, etc...). Pire, c’est seulement en 2002 que fut décelée la cicatrice d’au mois un second A.V.C. L’absence de suivi médical avait déjà causé un retard de plusieurs mois, il ne fut pas amélioré par la suite. Or le risque de récidive augmente avec l’enchaînement des A.V.C.

Un A.V.C. peut tuer. Cependant, l’expérience de Nathalie avec les médecins experts l’amène à poser la question en terme d’état de santé durablement incompatible avec la détention. Soit la prison se révèle pour ce qu’elle est : l’espace de l’exclusion définitive jusqu’à ce que mort s’en suive ; soit elle est pensée et agie comme le prétendent ses promoteurs : un espace où l’accomplissement de la peine est seulement « la privation de liberté » comme l’affirma un certain Giscard d’Estaing suite aux révoltes carcérales de 1974.

Nous savons l’hypocrisie de cette prétention. Nous savons de même que la situation ne nous est pas favorable, déjà seulement quant à l’application de la loi de mars 2002. A une seule exception près, il n’y a pas eu jusqu’ici de sortie de prison pour cause d’état de santé durablement incompatible avec la détention. Au contraire, puisque même en cas de pronostic vital engagé -qui est l’autre cas d’application de cette loi-, les recalés sont légions.

Pourtant en juin 2004, grâce aux mobilisations, nous avons réussi à ce que les tenailles de l’exécuteur, Administration pénitentiaire, se desserrent : je suis sortie de ce C.D. où Nathalie subit actuellement le misérable acharnement de l’Etat vengeur.

Parce que l’état de santé de Nathalie l’exige, parce que l’accomplissement de la peine pour nos camarades n’a que trop duré, la demande de Nathalie s’inscrit dans la perspective de la très prochaine fin de la période de sûreté. Ce sera en février pour Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan. Régis a, lui, terminé sa peine de sûreté depuis 6 ans.

En attendant, le 11 décembre, le collectif NLPF donne rendez-vous à 11 h à la gare de Douai. Appellent également à ce rassemblement l’U.L de la CNT de Béthune, le collectif NLPF de Lilles, le S.R.I. de Belgique...

« De qui dépend que les choses restent en l’état ? De nous

De qui dépend que les choses changent ? De nous encore »...

Joëlle Aubron, le 19 Novembre 2004

Militante d’Action directe en suspension de peine

Texte publié dans Franc-Tireur n° 16

http://solidarite.samizdat.net.




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Centre de détention de Muret
route de Seysses
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