- Barcelone, dans le consulat de france, 26 fév. 05
1er MAI 1979 : alors que les sidérurgistes lorrains, révoltés par le saccage social de toute une région, avec ses « plans sociaux » qui vont produire leurs cohortes de licenciés, attaquent le commissariat de Longwy, à Paris, la façade du siège du CNPF, l’ancêtre du MEDEF, est mitraillée par un groupe de militants se revendiquant de la « Coordination d’action révolutionnaire ». Il s’agit en fait du premier acte politique du groupe Action directe.
1er mai 2005 : les salariés et les privés d’emploi continuent de subir la politique de casse sociale du MEDEF ; l’ancien patron de Carrefour, quant à lui, part pour une retraite confortable, améliorée pour voir venir d’un coup de chapeau de 38 000 000 €.
Les militant(e)s d’Action Directe, eux, ont entamé ce matin leur 6663e jour de détention !
Depuis le 28 février 2005, ils ont accompli la peine d’emprisonnement incompressible de 18 ans à laquelle ils et elles avaient été condamné(e)s. De nombreuses manifestations et prises de positions ont marqué la date symbolique de ces 18 années de prison, d’isolement, de grèves de la faim, et d’une multitude de luttes contre l’arbitraire carcéral ou en solidarité internationale avec d’autres détenu(e)s : Basques, femmes palestiniennes, grévistes de la faim des prisons de Turquie, etc.
Il est clair que leur maintien en détention est une décision politique guidée par la vengeance d’un État qui redoute, par-dessus tout, que dans la situation actuelle, marquée par un profond mécontentement social, l’image de « terroristes sans légitimité » qu’elle leur avait jusqu’ici collée fasse long feu.
Au-delà des divergences politiques que chacun peut avoir ou pas avec les militants d’AD, tous ceux et toutes celles qui revendiquent une convergence d’intérêts entre les salariés, chômeurs et autres victimes du capitalisme ne peuvent qu’admettre que ces prisonniers politiques sont du même côté de la barricade qu’eux.
La lutte pour leur libération immédiate ne doit plus être celle d’un petit collectif d’amis ou bien se limiter à l’aspect révoltant du traitement de leurs dossiers médicaux, elle doit devenir l’affaire de tous, sur des bases politiques claires.
Libération immédiate des militantes et militants d’Action directe, véritables otages de l’État français !