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Abolition des lois antiterroristes ! Libre circulation des prolétaires et des idées !

dimanche 1er septembre 2002


Voir en ligne : apa.enligne.free.fr

Quelques évidences utiles à rappeler :

• Les attentats du 11 septembre furent un excellent prétexte pour fourbir encore l’arsenal juridico-policier.

• La flagrance du prétexte s’illustre encore par l’assassinat de Carlo Giuliani à Gènes en juillet 2001.

• Cet arsenal vise les classes « dangereuses » pour la bourgeoisie et son monopole sur nos vies et nos désirs libératoires. Pour garantir leurs profits, les classes possédantes ont besoin de juguler et écraser toute velléité de révolte conscientisée contre l’ordre capitaliste, impérialiste et patriarcal.

Dans les Etats de l’Union Européenne à la pointe de l’abus du prétexte « anti-terroriste » pour la répression intérieure : I’Allemagne de Schroeder, I’Italie de Berlusconi, I’Espagne d’Aznar et la France de Chirac et Jospin. La Loi pour la Sécurité Quotidienne, votée sous la "Gauche plurielle" est un excellent exemple d’usage intensif de propagande sécuritaire et de ces lois toujours plus liberticides, visant à étendre la notion de "terrorisme" à toute forme de contestation conséquente du système.

Les projets législatifs de la nouvelle majorité gouvernementale ne risquent pas de diminuer la pratique de l’incarcération de masse (plus de 55 000 prisonnier@s). Parmi eux, plus de deux cent militant@s (chiffre non atteint depuis la grande amnistie populaire de 1981), majoritairement des engagés dans des luttes de libération nationale mais aussi des communistes, anti-impérialistes, antifascistes et anarchistes. Pour autant que la légalité « républicaine » ne soit pas le premier de nos soucis, nous tenons à souligner que, parmi eux, ne cessent de croître les incarcérés actifs dans des structures aussi légales que publiques.

Face à cette situation, les initiatives ne manquent pas. De notre point de vue néanmoins, les efforts de convergences sont insuffisants : Contre ce déploiement des appareils répressifs, nous avons besoin d’unir nos forces : Là où il y a oppression naît la résistance ! Mais encore, nous voulons promouvoir la créativité des solidarités Si nous sommes militant@s, c’est parce que nous sommes en colère contre tous les rapports qui avilissent, asservissent, rendent misérables les hommes et les femmes. Mais c’est tout autant parce que nous avons misé sur la vie, c’est-à-dire, I’élaboration d’autres relations des humains entre eux. Pour agir sur le monde et élaborer les possibles de nos utopies libératrices, nous avons besoin de la connaissance de ceux qui agissent ailleurs dans le même sens. Nous avons besoin de notre multitude de résistants à l’exploitation et à la destruction pour, face à la brutalité du réel, faire de notre colère un gage d’espoir.

C’est à partir de ce pari que nous mesurons les enjeux de la nouvelle croisade antiterroriste. Elle vient s’ajouter au corpus répressif inextricablement lié à l’offensive néo-libérale. De la croissance du taux d’incarcération aux lois de 1986 réinstaurant une juridiction d’exception, de « Vichypirate » aux textes successifs pour faire des migrants des clandestins corvéables à merci, de l’impunité des auteurs de « bavures » policières à la Loi pour la Sécurité Quotidienne..., les injustices juridiques et pénitentiaires accompagnent inexorablement la croissance des inégalités sociales, comme l’exclusion politique des vaincus par l’ordre impérialiste du capital.

Mais précisément cet appel à mettre en réseau les initiatives trop souvent dispersées vient de ce que nous nous considérons comme des vaincus, et non comme des victimes. Le simple échange d’informations ne saurait suffire ; entre autres parce que la forme de pourrissement de l’espace public dans laquelle nous intervenons agit à la censure, non par la restriction, mais par la prolifération bavarde. Nous appelons à multiplier les initiatives communes. Agir ensemble dans la conscience que ce qui nous relie les un@s aux autres est le terreau de la résistance au talon de fer des exploiteurs et oppresseurs.

Ces derniers mois, nous avons vu s’esquisser une convergence intéressante (1). Autour de la situation de Juan Mari Olano (2) se sont manifestés des groupes et collectifs a priori peu concernés par la situation au Pays Basque. Œuvrer à renforcer ce début est impératif. Nous appelons les différentes structures qui nous soutiennent et s’organisent contre la répression à fédérer leurs énergies.

Défendre un de nous, c’est nous défendre tous ! En finir avec les cloisonnements ! Réfuter ensemble les présupposés aliénants de la « démocratie » du spectacle ! Défendre ensemble les droits démocratiques d’expression, d’opinion et d’association ! Conquérir ensemble les espaces pour nos agir à la démocratie sociale !

(1) Parmi les acteurs de cette convergence, observateurs lors des audiences, organisateurs de conférence de presse, signataires d’appel contre cette extradition : LCR, Les motivé-e-s, Abertzaleen Batasuna, Batasuna, Confédération paysanne, AC ! CNT, syndicat LAB, Ne Laissons Pas Faire, Comité des Droits de l’Homme en Pays Basque, DAL, MIB...

(2) Arrêté en décembre 2001 et placé sous écrou extraditionnel uniquement pour ses activités de porte-parole d’une association de soutien aux prisonniers politiques basques, fin juin, il a entendu la Cour d’Appel de Pau d’entériner la demande d’extradition. Lançant dés 2001 la procédure contre lui Garzon et l’Etat espagnol se sont un peu précipités ; en janvier 2003, I’affaire aurait été dans le sac de l’entrée en vigueur du mandat d’arrêt européen concernant le « terrorisme ». Avantage pour nous, Juan Mari Olano et sa défense a ainsi pu entamer des recours ; à nous de ne pas être distraits lors de ces échéances.

Premiers signataires : Joëlle Aubron (prisonnière d’Action Directe), Gaël Roblin (prisonnier politique Breton), Nathalie Ménigon (prisonnière d’Action Directe), Gérard Bernard (prisonnier politique Breton)...




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