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Retour sur huit mois de luttes...

vendredi 1er juin 2001, par NLPF


Un coup de force contre le mouvement de Lannemezan

Novembre 2000, à la suite d’une série de luttes menées de l’intérieur contre les QI et les longues peines, les gardes mobiles interviennent deux soirs de suite à Lannemezan. La matraque ne suffit pas, le 22 novembre, six détenus dont Jean-Marc Rouillan, sont « baluchonnés » précipitamment vers Fresnes. Décision d’éloignement des « fortes têtes » ? Durcissement politique programmé à l’encontre des militants d’Action Directe ? Jean-Marc est placé au QI de Fresnes, au passage, l’ordinateur et les deux chapîtres du livre qu’il écrit (paru en mai 2001) sont confisqués. Des co-détenus réussissent à prévenir l’extérieur. En soutien, le 4 décembre Nathalie Ménigon débute un refus des repas pénitentiaires (refus de plateau) relayé le 11 décembre 2000 par Joëlle Aubron. Elles réclament la fin immédiate de l’isolement infligé à Jean-Marc Rouillan. Elles font le constat que « D’un collectif de militants à l’autre, les revendications se recoupent. Les politiques [...] sont toutes le reflet d’une même logique étatique. Scellée au cœur de la répression, la criminalisation ou négation de la nature politique des conflits. ». Elles reprennent, en conséquence, des revendications communes à plusieurs luttes de l’intérieur : regroupement politique, regroupement géographique, fermeture des QI, libération des prisonniers dont l’état de santé est incompatible avec la détention...

Grève de la faim de Jean-Marc Rouillan et Joëlle Aubron

Au dehors, nous réussissons à alerter les autres prisonniers, les militants, et la presse. Les protestations se multiplient. L’État opte pour l’épreuve de force : le 14 décembre, Jean-Marc Rouillan est transféré arbitrairement à Saint-Maur. Il entame immédiatement une grève de la faim avec comme revendications : la libération de Georges Cipriani, des examens et un suivi médical pour Nathalie Ménigon, la fermeture des QI, libération des prisonniers dont l’état de santé est incompatible avec la détention... En soutien, des membres du collectif NLPF et d’autres camarades occupent le siège de la direction de l’administration pénitentiaire le 5 janvier 2001. L’occupation est plus bruyante que la première fois : pétards, feux de Bengale... Intervention policière. Nous ne quitterons les lieux qu’après avoir obtenu un rendez-vous avec M. P. Lemaire, sous directeur de l’AP.

Le 8 janvier 2001, Joëlle Aubron se met en grève de la faim en solidarité avec Jean-Marc Rouillan. A Auch et à Toulouse, des manifestations de soutien sont organisées à l’initiative de collectifs « informels » ou « Ne laissons pas faire ! ». Jean-Marc Rouillan subit les séquelles de ses très longues grèves précédentes et s’affaiblit très rapidement. Nous organisons des réunions publiques, puis une conférence de presse le 24 janvier 2001, dans un local de SUD. Mouloud Aounit (Mrap), Henri Malberg (PCF), Yves Frémion (Verts), Christian Picquet (LCR) s’y expriment pour dénoncer le traitement inhumain fait aux prisonniers et prisonnières d’Action Directe. Verts et LCR prennent l’engagement d’organiser une intervention de leurs parlementaires européens. La LDH exprime son soutien. Le 27 janvier, le collectif NLPF organise une manifestation à l’aplomb de la fenêtre de Jean-Marc devant l’hôpital de Fresnes. Les slogans sont repris à l’intérieur. Jean-Marc, à son 47eme jour de grève de la faim, a perdu près de 19 kilos. Il redoute de perdre connaissance et d’être perfusé de force. Joëlle Aubron a perdu 7 kilos et commence à s’affaiblir. L’État finit par céder au 49ème jour, le 31 janvier 2001. Engagement est pris de transférer Jean-Marc dans le sud, de soumettre Georges Cipriani à une « expertise » psychiatrique et de soigner Nathalie Ménigon.

La lutte continue

Mais après l’arrêt de la grève, le ton change, l’État n’est pas pressé d’honorer ses engagements. Les tracasseries arbitraires reprennent : censure et saisie de courriers privés et politiques, restriction des parloirs téléphoniques. Le collectif NLPF organise alors le 28 mars 2001, un « réveil » matinal sous les fenêtres du domicile parisien de M. Jospin, chef du gouvernement. Pendant près d’une heure le désordre est intense : fumigènes, pétards, cornes de brume, banderoles, slogans. Puis, interpellation et contrôle d’identité au commissariat du 5eme arrondissement. Au bilan : quelques parloirs accordés, mais toujours à titre exceptionnel.

Quelles sont les avancées après des dizaines de mois de mobilisation, de nombreux « Appels » de personnalités et plusieurs actions comme l’occupation à répétition du siège de l’Administration pénitentiaire (14/06/00 et 5/01/01), les « réveils en fanfare » matinaux de Mme Guigou et M. Jospin ? Si la situation des détenus s’est sensiblement « normalisée » depuis l’année 2000, la simple application du droit commun n’est toujours pas accordée aux prisonniers d’Action Directe. De plus, les avancées arrachées tout au long de ces luttes, ne sont pour l’État que des concessions à la marge. Sa position de fond demeure : aucune libération de prisonniers politiques qui refusent de se repentir. Ces prisonniers et prisonnières doivent être brisés ! Il leur faut, quel que soit leur état de santé payer le prix d’être irréductibles.

Nous refusons cette logique d’anéantissement. Les prisonniers d’Action Directes sont des militants politiques dont l’action est clairement ancrée dans le mouvement ouvrier. Aussi, la solidarité avec les emprisonnés d’Action Directe n’est pas une action "en faveur" de ces militants, mais un pan de notre propre combat contre la répression d’Etat et l’exploitation capitaliste.

Collectif NLPF




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M.C. Ensisheim
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Centre de détention de Muret
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